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Libération
TRIBUNE

En Libye, la «banditisation» des oppositions

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par Jean-Yves Moisseron, Rédacteur en chef de la revue Maghreb-Machrek
publié le 30 juillet 2014 à 18h06

Depuis quelques jours, de nombreux Etats demandent à leurs ressortissants de quitter la Libye. La situation sécuritaire s’est, en effet, considérablement dégradée ces dernières semaines avec de nombreuses victimes, un regain de violence, des vols, des kidnappings avec demandes de rançon, et de nombreuses victimes dans les combats. Les Occidentaux peuvent être des cibles de choix et ils sont donc particulièrement exposés.

La situation en Libye, et plus particulièrement à Tripoli, devient très tendue en raison d’un règlement violent d’une opposition déjà ancienne entre les Zintan du djebel Nefissa et les milices de Misrata qui cherchent à contrôler Tripoli. Ces deux forces qui sont sorties victorieuses de la lutte contre Kadhafi ont chacune des ambitions et des moyens militaires de s’opposer pour peser sur le jeu politique et préserver leurs ressources. Les Zintan contrôlent le pétrole en Tripolitaine. Les Misrati ont, entre leurs mains, une grande ville portuaire et se sont alliés aux islamistes. Ils sont plus nombreux mais ils ne disposent pas directement de ressources pétrolières. Il leur faut pour cela garder le contrôle de ce qui reste de l’Etat central.

Les deux parties tentent de réactiver d’anciennes alliances tribales, mais elles se heurtent à leurs oppositions avec les grandes tribus, notamment les Warfalla que la loi sur l’exclusion avait plus ou moins réussi à marginaliser en raison de leur implication dans le régime de Kadhafi.

On assiste donc à une crise armée entre