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TRIBUNE

Lord Roger Liddle: "Le centre gauche doit prouver sa compétence économique"

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La gauche peut elle mourir ? En évoquant, mi-juin, ce possible destin, le Premier ministre, Manuel Valls, a pris la mesure de la déroute électorale du Parti Socialiste français aux européennes et l'ascension vertigineuse du Front National. Mais ailleurs, comment se porte la gauche ? Libération interroge des spécialistes de quatre pays européens. Aujourd'hui : la Grande-Bretagne (fin)
par Lord Roger Liddle, Ancien conseiller spécial du Premier ministre, Tony Blair, sur les affaires européennes, président du think tank Policy Network
publié le 30 juillet 2014 à 18h06

Sur la défensive depuis la crise financière de 2008, la démocratie sociale européenne retrouve ces derniers temps un certain sens de l’anticipation.

En Italie, Matteo Renzi est le premier dirigeant centre gauche qui semble comprendre la désillusion du public vis-à-vis de la politique de l’establishment. Il semble avoir trouvé un moyen de transmettre au public qu’il partage ses réserves et travaille à réformer l’establishment politique discrédité. Il est encore très tôt - et gouverner, partout mais particulièrement en Italie, soulève d’énormes et difficiles défis - mais ces premiers jours sont cependant prometteurs.

Parallèlement, en France, Manuel Valls semble parvenir à maintenir une certaine confiance de l’opinion publique, en dépit des critiques virulentes contre le président Hollande (qui, sur certains points, me semblent injustes, parce qu’il m’a toujours semblé être un social démocrate extrêmement décent).

Une victoire de la gauche aux élections en Suède en septembre semble possible - ce qui représenterait un énorme coup de pouce en terme de confiance pour le Labour au Royaume-Uni, si l’on se réfère à la constante admiration générée par la social-démocratie suédoise chez les travaillistes britanniques et le fait qu’il s’agirait d’une victoire sur un centre droit qui s’est dit moderne et compatissant, modèle sur lequel David Cameron s’est lui-même présenté.

Aux Pays-Bas et en Allemagne, les sociaux-démocrates sont désormais des partenaires minoritaires dans deux grandes coa