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Libération

Ces journalistes au garde-à-vous devant Tsahal

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Des chroniqueurs militaires inondent les médias israéliens d’analyses va-t-en-guerre.
publié le 31 juillet 2014 à 19h46

Ronny Daniel a les traits burinés du baroudeur qu’il n’est pas. C’est un journaliste de télévision à la voix grave et métallique, mais pas n’importe lequel : il est le chroniqueur militaire de la Deux, la télévision privée la plus regardée de l’Etat hébreu. Autant dire qu’il a le statut d’un demi-dieu puisque ses analyses imprègnent quotidiennement le cerveau de millions d’Israéliens.

En temps de paix, il ne se passe pas un jour sans que cet ancien officier subalterne ne salive à l’idée d’un prochain conflit avec le Hamas, le Hezbollah, l’Iran, les islamistes du monde entier, voire avec les extraterrestres et les zombies. En temps de guerre, c’est encore pire : il fait campagne pour que les combats se poursuivent le plus loin et le plus longtemps possible.

«Il faut y aller, c'est le moment ou jamais», assène Ronny Daniel lorsqu'on évoque devant lui l'hypothèse d'une reconquête intégrale de la bande de Gaza. «Si on ne le fait pas maintenant, alors quand ? Pourquoi attendre la prochaine guerre pour finir le travail alors que l'on pourrait y aller tout de suite ?»

Bonnes grâces. D'une manière générale, les journalistes ne sont pas bien considérés par l'opinion israélienne. Au mieux, ils passent pour des menteurs, au pire pour des gauchistes. Mais pas Daniel. Car ce militariste aux opinions de droite bien ancrées est la figure emblématique d'une caste à part : celle des chroniqueurs militaires. Un groupe d'une trentaine de per