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Libération
Au fil des plages (6/6)

Tel-Aviv, le vide de l’attente

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Ultra-orthodoxes et Palestiniens partagent habituellement un rivage désormais déserté.
Sur la plage de Tel-Aviv, en 2013. (Photo AFP)
publié le 31 juillet 2014 à 20h16

C'était avant… Il y a plus d'un mois, quand il n'y avait pas encore la guerre de l'été 2014 : «Et si on faisait, dans Libération, un papier sur la plage de Tel-Aviv et Jaffa - même municipalité - dans notre série Au fil des plages ?» Bonne idée, et je décris alors l'humanité qui s'accroche à ce bord de mer magique, plage urbaine qui n'existait pas dans les siècles passés. Je raconte l'aube, les jeunes des boîtes rentrent se coucher, croisant les vieux messieurs et vieilles dames russes qui nagent tel un banc de sardines, chaque matin, dans la Méditerranée. Ignorant les golden boys qui courent déjà avec leur personal trainer.

Pique-nique. Les golden boys sont-ils les enfants des Russes ? Plutôt les petits-enfants. Ils ne jouent plus du violon, ils inventent des applications qui en feront peut-être des millionnaires. Les musclés pressés sont remplacés par des jeunes femmes qui font leur jogging avec des copines, clandestines sous leurs lunettes noires et casquettes. Frôlant, derrière le mur au nord de la plage, un monde étrange, les femmes orthodoxes pâles, à perruque, jupe longue et collants de laine, qui se jettent à l'eau avec leurs filles.

Le lendemain, même endroit clôturé, sera réservé aux hommes, des bus des quartiers ultra-religieux vont déverser une foule masculine aux chapeaux noirs et redingotes des ghettos d’Europe, toujours indifférente à la canicule moyen-orientale.

A l’autre extrémité, vers Jaffa la Palestinie