L’espoir ténu d’un cessez-le-feu n’aura duré que quelques jours en Centrafrique. Le 23 juillet, les médiateurs du Congo-Brazzaville avaient arraché au forceps un accord aux parties au conflit en République centrafricaine (RCA), notamment aux représentants des anciens rebelles de la Séléka (au pouvoir à Bangui de mars à décembre 2013) et aux milices anti-balaka. Mais mercredi et jeudi, de violents heurts ont éclaté dans la localité de Batangafo (nord du pays), faisant au moins 22 morts.
Selon un officier de la force africaine en Centrafrique, la Misca (Mission de soutien à la Centrafrique), des éléments «se réclamant des anti-balaka» ont ouvert le feu sur les ex-rebelles. Ces derniers ont riposté, tuant principalement des civils. Prises de panique, des centaines de personnes se sont réfugiées sur la base de la Misca, autour de l'église, à l'hôpital et même chez le maire de la ville. Un scénario presque banal dans cette ancienne colonie, où la France a déployé 2 000 soldats dans le cadre de l'opération Sangaris, aux côtés de quelque 6 000 militaires africains, pour tenter d'empêcher l'implosion du pays.
«Bandits». S'ils sont parvenus, tant bien que mal, à contenir le spectre de massacres à grande échelle, ces soldats n'ont pas réussi à empêcher une partition de fait. La moitié Ouest est écumée par des bandes armées agissant sous l'étiquette des milices dites «chrétiennes» anti-balaka. «En réalité, il s'agit de coupeurs