Fraîchement entré en fonction le 15 juin, Andrej Kiska, tout nouveau président slovaque, a versé cette semaine son premier salaire à dix familles dans le besoin. Les heureux élus sont des citoyens gravement malades ou en situation financière désespérée, proposés par différentes associations. Ils se partageront la somme rondelette de 5 400 euros, dans un pays où le salaire moyen ne dépasse pas les 780 euros brut mensuels. Pour ce millionnaire novice en politique, âgé de 51 ans, le geste ne constitue qu’une manière élégante de se glisser dans le costume, un peu trop grand pour lui, de chef de l’Etat, même dans un pays où la fonction présidentielle est surtout représentative.
Sans-étiquette, pro-européen et libéral, l'ancien magnat des crédits à la consommation a été élu un peu par hasard, surfant sur un rejet de la classe politique traditionnelle. Le 30 mars, il a battu l'actuel Premier ministre de gauche, Robert Fico, au second tour avec près de 20 points d'avance. Il s'était porté candidat car il enrageait de voir la démocratie slovaque sombrer dans le clientélisme et les citoyens se détourner petit à petit de la chose publique. Apparemment, il a fait une campagne qui n'était pas trop mauvaise… Depuis, il a recruté un cabinet à son image : dégagé des considérations politiciennes et affairistes et mu par le seul espoir de redonner goût en la politique au peuple européen s'étant le plus largement abstenu lors des dernières européennes (13% seulement de participation). Selon son