La population se prépare à un conflit qui semble imminent. Dans une déclaration proclamée au balcon du palais le 2 août devant une foule galvanisée, l'empereur Guillaume II s'est adressé à son peuple pour expliquer que, «suite à une attaque non justifiée, [il] est obligé de tirer le glaive, de combattre pour l'existence de l'Empire et de sauver l'honneur national à l'aide de toutes les ressources allemandes disponibles».
Le maire de la capitale prussienne, Adolf Wermuth, s'est également adressé à la population, exhortant les Berlinois au patriotisme et au sacrifice. Il a qualifié les adversaires de la Prusse d'«ennemis emplis de haine», et a appelé ses concitoyens à se battre «pour la culture allemande, pour la sécurité du royaume chèrement acquis, pour l'équilibre de l'Europe». Jour et nuit, une foule en effervescence est dans les rues de Berlin pour y témoigner, par des clameurs et des chants patriotiques, le soutien à la politique belliqueuse de Guillaume II. Les journaux, relayant les informations parvenues par télégrammes, sont distribués gratuitement à la population.
Chasse aux espions. Des attroupements se forment autour des ambassades des principaux pays concernés par la crise : le plénipotentiaire russe et son entourage ont précipitamment quitté Berlin, molestés par une foule hostile. Même rassemblement devant l'ambassade de France, alors que les représentants diplomatiques de l'Autriche et de l'Italie,