La Libye c’est l’anti-Carl von Clausewitz. Ici, c’est la politique qui est la continuation de la guerre. Alors que les combats perdurent à Benghazi et à Tripoli depuis plusieurs semaines, les responsables politiques se sont défiés hier. A 1 200 km de distance, les deux assemblées législatives ont voulu montrer leur puissance à travers deux cérémonies. Et c’est la Chambre des représentants, élue en juin et réunie à Tobrouk, qui est sortie vainqueur par K.O. contre feu le Congrès national général (CGN), en place depuis juillet 2012.
A Tripoli, le CGN, contrôlé par les islamistes, organisait lundi une passation des pouvoirs. Au moins 250 personnalités étaient attendues : membres du CGN et de la Chambre des représentants ainsi que des décideurs politiques. La principale salle d’apparat du Congrès avait été réquisitionnée ; celle-là même où Laurent Fabius avait été le premier responsable étranger à s’exprimer devant les députés en novembre 2012. Le cérémonial devait prouver que, même si le Congrès passait la main, l’influence fondamentaliste serait aussi prégnante dans la nouvelle Assemblée.
Triste fin. Las, censées débuter à 11 heures avec lecture du Coran et hymne national en prélude, les festivités ont tourné court. En fin d'après-midi, une simple déclaration du président du Congrès, Nouri Abou Sahmein, voire du second vice-président, Salah al-Makhzoum, était encore attendue. Une triste fin pour ce qui a été la première assemblée démocratiqu