«Tu la sens la force du peuple ? Cette unité qui nous rend invincibles ? Elle est là, autour de toi.» A l'instar de 15 000 à 20 000 autres Israéliens «fiers de leur pays, fiers de leur drapeau», Avishaï et Nehama Kirshbaum ont participé dimanche soir à l'enterrement du sous-lieutenant Hadar Goldin (23 ans), un officier que l'on avait cru enlevé par un commando du Hamas près de Rafah et qui avait, en réalité, été pulvérisé avec deux autres soldats par l'explosion d'un kamikaze. Eduqué dans un milieu nationaliste et religieux, porteur d'une petite kippa tricotée, Goldin est désormais considéré comme un «héros». Ceux qu'il fréquentait au sein du mouvement de jeunesse Bnei Akiva jurent qu'ils «s'inspireront de son exemple» et promettent de créer une fondation à son nom. Pourtant, sa disparition, comme la soixantaine d'autres soldats tués depuis le début de l'opération «Bordure protectrice», n'a pas provoqué dans l'opinion israélienne le même émoi que par le passé.
«Il fut un temps où la mort d'un soldat mobilisait la moitié du journal télévisé du soir avec des reportages dans la famille éplorée et les témoignages de proches du disparu vantant ses nombreuses qualités, explique la présentatrice de radio Keren Neubach, maintenant, on en parle toujours et c'est normal. Mais la réaction est beaucoup plus proportionnée, moins émotionnelle. Y compris dans les médias écrits.» Et de poursuivre : «Beaucoup d'Israéliens ont une appro