Mon ami, mon frère, où es-tu ?
Je présume que tu observes ce qui se passe. Comme nous tous, ici-bas, tu fais le décompte des morts. Cent, deux cents, cinq cents, mille, des enfants, des civils et ces milliers de sans-abri. Et ces soldats de Tsahal qui tombent. Tout ce sang visqueux qui souille cette terre promise, trop promise. Ces cris de haine qui assourdissent le ciel à en rendre fous les dieux, quels qu'ils soient. Pourquoi ? Tout est de la faute du Hamas. Des types sans foi ni loi qui balancent à tour de bras des fusées sur les civils israéliens. Ce sont eux les coupables. Ils ont commencé. Ils ont ouvert les portes de l'enfer. Ce sont des enragés. Ils n'ont que ce qu'ils méritent. Seulement, voilà. Comme l'écrivait André Gide à propos de la corrida : «Tuer un animal parce qu'il est enragé est un acte d'autodéfense. L'enrager pour le tuer cela s'appelle un crime.» Yitzhak, mon frère, ne pourrais-tu expliquer à ceux qui t'ont succédé qu'en emmurant pendant des années toute une population, on fabrique précisément de futurs enragés ? Ne pourrais-tu leur faire comprendre que le petit Gazaoui qui a vu sa famille décimée sous ses yeux, ne grandira qu'avec une obsession : tuer le plus de gosses israéliens possible. Et comme ce petit, ils seront des milliers qui se prépareront dans l'ombre. Autant de «terroristes» que de civils tués et de maisons rasées. Ne peux-tu leur crier que cette rage aveugle qui habite M. Nétanyahou est barbare et stérile ? Qu'elle ne fait pas ho