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Libération
TRIBUNE

Quand Israël se décharge de sa responsabilité envers les journalistes étrangers

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Pour entrer dans la bande de Gaza, les reporters doivent signer une «décharge» qui empêcherait un journaliste étranger blessé par Tsahal, ou sa famille s’il venait à être tué, de poursuivre l’armée israélienne. C’est inacceptable.
Un journaliste à la frontière entre Israël et Gaza en 2008. (Photo : JACK GUEZ.AFP)
par Christophe Deloire
publié le 5 août 2014 à 12h51

Serait-ce un élément sans intérêt des coulisses de l'intervention militaire Bordure protectrice à Gaza ? En tout cas, vous ne le verrez pas à la télévision ni ne le lirez dans vos journaux, car il concerne les relations entre les autorités israéliennes et les journalistes, et le grand public ne s'y intéresse pas a priori. Depuis le 19 juillet, le bureau de presse du gouvernement d'Israël accorde des accréditations aux journalistes étrangers pour entrer à Gaza à la seule condition qu'ils aient signé une «décharge» avant de franchir le point d'entrée dans la bande de Gaza situé à Erez.

De quoi s’agit-il ? D’un document dans lequel ces derniers sont forcés de déclarer être pleinement conscients des dangers auxquels ils s’exposent et s’engagent à ne tenir nullement pour responsable l’armée israélienne en cas de dommages ou blessures résultant des opérations militaires à Gaza. Les signataires acceptent d’exclure pour l’avenir toute poursuite judiciaire à l’encontre de Tsahal quoi qu’il leur arrive. Aucun duplicata, double, copie, n’est fourni. Le seul exemplaire demeure entre les mains de l’armée d’Israël.

L’obligation de signer cette clause a conduit des médias espagnols, sur demande de leur ministère des Affaires étrangères, à demander à leurs journalistes de sortir de la bande de Gaza. La présence des journalistes étrangers (et des journalistes tout court) à Gaza est indispensable, sans contrainte ni épée de Damoclès. Qui sait en France que depuis la victoire du Hamas a