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Décryptage

Un vaste marché à conditions variables

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D’un pays à l’autre, les réglementations varient du tout au tout. Ce qui promet bien d’autres conflits.
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publié le 5 août 2014 à 20h06

Si choquant soit-il, le sort du bébé Gammy n’est certainement pas une première, ni un cas unique. Avec la multiplication des grossesses par procuration, les conflits entre parents et mères porteuses deviennent aussi plus fréquents.

Dans quels pays peut-on «louer» un ventre pour faire un enfant ?

Seuls l’Inde et les Etats-Unis (dans certains de ses 50 Etats, comme la Californie ou l’Oregon) autorisent explicitement ce commerce des utérus. Mais beaucoup d’autres Etats (au moins une vingtaine), comme la Thaïlande, l’Australie, le Mexique, la Corée du Sud, la Roumanie, Israël ou l’Iran acceptent la gestation pour autrui (GPA), sans avoir souvent les moyens de contrôler que ces grossesses sont bien «gratuites».

Aux Etats-Unis, la GPA est un vaste marché, animé par des centaines d’agences qui se chargent de mettre en contact parents infertiles et mères porteuses. De la prise de contact par Internet jusqu’à l’accouchement, la procédure est si simple et bien organisée qu’elle attire de plus en plus de riches couples étrangers, y compris des millionnaires chinois cherchant à contourner la règle de l’enfant unique ou à doter leur progéniture d’un passeport américain dès leur naissance. Seul souci : tout cela coûte particulièrement cher, au moins 100 000 dollars (75 000 euros environ) par enfant, souvent beaucoup plus. Les Américains font donc eux-mêmes appel à d’autres pays, notamment la Thaïlande, l’Inde ou le Mexique, où un bébé peut être obtenu mo