Visée par de lourdes sanctions économiques et diplomatiques, les plus contraignantes depuis la fin de la guerre froide, la Russie cherche une porte de sortie qui lui soit favorable mais décide de répondre du tac au tac. Vladimir Poutine a ordonné mercredi«d'interdire ou de limiter pour un an» les importations de produits agroalimentaires en provenance de pays ayant pris des sanctions. Si Moscou a longtemps feint d'ignorer les mesures coercitives infligées par les Etats-Unis et l'Union européenne, il lui devient de plus en plus difficile de ne pas les prendre en considération. Soucieux de ne pas affaiblir une économie déjà fragile, le Kremlin veut apparaître comme un acteur pacificateur de la crise ukrainienne. «Répondre à un coup par un coup est indigne d'un grand pays», avait déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avant que ne soient décrétées de nouvelles sanctions. «Les conséquences pour Washington de cette politique destructrice et à courte vue vont être très concrètes, a-t-il menacé, déplorant par ailleurs l'incapacité de l'Union européenne à jouer un rôle autonome dans les affaires mondiales.»
Bourbon. Jusqu'à présent, Moscou s'en tenait à des punitions non assumées en interdisant «pour des raisons sanitaires» des importations en provenance de pays «hostiles» - produits laitiers ukrainiens, pommes polonaises, Bourbon américain et viande roumaine. Désormais, le pouvoir r