C’est en voyant, parmi les volontaires, les gros et les très gros grimper avec beaucoup de difficulté et de maladresse dans les camions, que l’on comprend l’ampleur de l’hécatombe parmi les miliciens chiites qui se battent contre les forces de l’Etat islamique. Plus que sur la qualité de leurs combattants, les groupes chiites parient sur leur nombre. Si l’on en croit Hadji Salam, un délégué du bureau politique de l’Armée du Mahdi chargé de superviser le comité des volontaires, ce sont quelque 500 000 recrues qui ont d’ores et déjà rejoint cette puissante milice, dont le chef théorique est le religieux révolutionnaire Moqtada al-Sadr. S’ajoutent les engagés qui ont préféré intégrer d’autres milices, comme les brigades Al-Badr et Assaib Ahl al-Haq, dont le nombre se compte également en dizaines de milliers.
Réservoir. Aux portes de Bagdad, l'immense banlieue chiite de Sadr City est, depuis la chute de Saddam Hussein en avril 2003, complètement sous la coupe de l'Armée du Mahdi. C'est elle qui organise ces pauvres quartiers comptant plusieurs millions d'habitants. Les organisations caritatives, religieuses, éducatives et les mosquées constituent dès lors un formidable réservoir de volontaires. Pour Hadji Salam, c'est «l'appel lancé en juin par Moqtada al-Sadr à venir défendre les lieux saints chiites de l'Irak», menacés par l'Etat islamique, qui a été déterminant dans la mobilisation des volontaires.
A Bagdad, dans le quartier chiite