Avec l’exode de centaines de milliers d’Irakiens - majoritairement chrétiens ou yézidis - fuyant les massacres perpétrés par l’Etat islamique dans le nord du pays, le Kurdistan doit gérer un afflux de réfugiés qui dépasse ses capacités d’accueil. Chiara Lepora, responsable des programmes de Médecins sans frontières en Irak, fait le point.
Comment s’organise l’aide humanitaire sur place ?
Les réfugiés sont arrivés au Kurdistan entre dimanche et lundi. Certains se trouvent dans le camp de transit de Bahrka, qui auparavant accueillait des réfugiés syriens, ou dans d’autres petits camps d’Erbil qui sont en train de s’organiser en ce moment. Nous commençons à installer des tentes mais, pour l’instant, les conditions de vie sur place ne sont pas acceptables.
Les réfugiés ont-ils bénéficié de l’aide internationale ?
L’aide humanitaire envoyée par la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et la France est acheminée peu à peu, mais il n’y a pas encore eu de distribution générale. Elle arrivera dans les jours prochains. Les premiers soins ont été apportés par la population locale qui s’est mobilisée : les Kurdes, notamment, ont ouvert leurs portes pour accueillir les déplacés et partager leur nourriture. Les premiers jours, les déplacés se sont réfugiés dans des abris de fortune, des mosquées ou des églises. Aujourd’hui, le gouvernement du Kurdistan essaie de les transférer dans les camps de transit que nous installons.
Quelles sont les principales urgences ?
L’urgence numéro 1 est de porter un secours immédiat aux populations qui arrivent, sans eau et sans nourriture, après des jours de marche. Il faut leur trouver un abri sécurisé. Il y