Depuis des mois déjà, à l'entrée du métro de Moscou, des bénévoles tiennent des stands aux couleurs du Donbass, la région de l'Est ukrainien. Les passants sont invités à glisser de l'argent dans une urne, déposer des denrées alimentaires ou des biens de première nécessité. Pour le Kremlin, comme pour une bonne partie de la population russe, ce qui se passe à l'est de l'Ukraine est un drame «humanitaire» auquel Moscou se doit de répondre. C'est ainsi qu'est venue l'idée du convoi parti mardi de la banlieue de Moscou et attendu ce mercredi à la frontière ukrainienne. 262 camions bénis par un pope orthodoxe et remplis, selon Moscou, de 2 000 tonnes de denrées et matériels de première nécessité : 400 tonnes de céréales, 100 tonnes de sucre, 69 générateurs, 12 000 sacs de couchage…
Les Ukrainiens relèvent plutôt que le convoi est parti d'une base militaire et que les camions ne portent pas de plaques d'immatriculation, comme les véhicules qui avaient servi à envahir la Crimée en mars. Connaissant les visées russes sur leur pays, ils y voient plutôt un cheval de Troie qu'ils refusent de laisser franchir tel quel leur frontière. «Nous n'accepterons pas que [cette aide] soit accompagnée par le ministère russe des Situations d'urgence ou par des militaires russes», a fait savoir mardi la présidence ukrainienne, proposant que la cargaison soit rechargée sur des véhicules du Comité international de la Croix-Rouge, sitôt franchie la frontière. Proposition que Moscou a s