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Libération
TRIBUNE

Les limites du soutien au gouvernement israélien

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publié le 12 août 2014 à 18h06

Ainsi donc des juifs français ont manifesté pour soutenir l’Etat d’Israël dans son action à Gaza. Cette nouvelle ne peut que renforcer l’inquiétude sur l’avenir des juifs israéliens. Jusqu’ici, on pouvait espérer que le bon sens l’emporterait, que les Palestiniens continueraient à faire la distinction entre le peuple israélien et son gouvernement, que parmi les Israéliens un De Klerk émergerait un jour et que la solution logique et juste finirait par prévaloir : la réconciliation, la coexistence des quelque dix millions d’êtres humains qui vivent aujourd’hui entre le Jourdain et la mer, au sein d’un Etat commun où ils seraient tous libres et égaux.

Avec ce qui se passe en ce moment à Gaza, cette perspective s’éloigne. Le danger est que s’installe chez les Palestiniens une vraie détestation des juifs, en les voyant largement unis derrière un gouvernement qui envoie ses chars et ses avions contre la population civile. Hier encore, la plupart des Palestiniens acceptaient l’idée de vivre avec les juifs israéliens, dans le même pays et avec les mêmes droits. Désormais, ce qui risque de s’installer en Palestine, c’est la haine ou tout au moins la volonté de se débarrasser de ces gens-là.

On dira que, justement, la manifestation du 31 juillet avait pour but d’aider Israël à maintenir sa position de force dans la région et face au monde. Cette aide est à courte vue. Aucun Etat ne peut survivre durablement en menant une guerre éternelle contre ses voisins - et les Palestinien