La coquetterie, c'est fini au Vénézuela. «Bonjour, il me faudrait un petit miroir de poche» - «No hay…» La réponse est devenue terriblement banale. Depuis environ un an, les Vénézuéliennes doivent faire des pieds et des mains pour trouver leurs produits de beauté. La faute à la crise économique qui touche le pays et à la rigidité du système de contrôle de changes, le maquillage, dissolvant, coloration etc., tout est touché par la pénurie. «Même des choses aussi simples que des barrettes pour les cheveux ou du coton démaquillant, il n'y a plus rien», s'emporte Yelitza Fonseca, gérante de la boutique de soins Remington Center, à Caracas. Pourtant ses rayons sont loin d'être vides au premier coup d'œil. «J'ai encore des lignes professionnelles, pour les gens qui ont des allergies par exemple, mais les produits basiques sont introuvables. Les fournisseurs sont à sec depuis des mois», continue la commerçante, qui avoue devoir elle-même «faire l'aumône» à ses amis qui voyagent à l'extérieur pour qu'ils lui ramènent un shampoing haut de gamme ou une ligne de maquillage.
Les Vénézuéliennes sont également de ferventes consommatrices de vernis à ongles, au point de dessiner toutes sortes de motifs aux extrémités de leurs doigts, jusqu'au visage du défunt leader Hugo Chávez. «J'ai dû aller à Petare [un quartier pauvre où s'est installé un immense marché informel, ndlr] pour trouver une couleur semblable à celle que j'utilise d'habitude, et cela m'a coûté v