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Libération
TRIBUNE

Soutenir la résistance kurde

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Une femme yézidie et son enfant, Sinjar, 17 août 2014. (Photo : AHMAD AL-RUBAYE.AFP)
publié le 12 août 2014 à 18h06

L’Etat islamique constitue une menace mortelle pour la survie de l’Irak et pour la stabilité de l’ensemble du Proche-Orient. L’inaction de la communauté internationale en Syrie a laissé le champ libre aux jihadistes. L’incurie du gouvernement de Bagdad et la forfaiture de son armée leur ont permis de conquérir en quelques jours le tiers du territoire irakien et de s’emparer d’un gigantesque arsenal d’équipements militaires d’une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars, ainsi que des montants considérables de cash.

Depuis deux mois, les Kurdes résistent seuls sur plus de 1 000 km de frontières à cette déferlante de jihadistes alliés aux ex-officiers et partisans aguerris de Saddam Hussein. Ultime rempart, le Kurdistan est aussi le seul port de salut pour tous ceux qui fuient la terreur des islamistes dont la barbarie n’a rien à envier à celle des talibans afghans. Près d’un million de déplacés et réfugiés accueillis sur le territoire kurde exercent une pression intenable sur les maigres ressources du pays. Imaginez la France submergée par un afflux soudain de 12 millions de réfugiés. La majorité des déplacés est formée d’Arabes sunnites et de Turcomans. Mais ce sont surtout les vieilles communautés chrétiennes et yézidies qui sont les plus vulnérables. Leurs lieux de culte ont été profanés par les jihadistes qui ont enlevé nombre de leurs femmes qu’ils vendent à de «bons musulmans» sur leur marché aux esclaves à Mossoul.

Le Kurdistan n’a malheureusement pas les moy