La scène se déroule sous un soleil de plomb, à la sortie du Centre pour les droits économiques et sociaux (CDES), à Alexandrie. Militants et proches de Mahienour el-Masry, jeune avocate condamnée à deux ans de prison pour manifestation illégale, quelques jours auparavant, s’agitent un peu bruyamment pour se faire voir à la sortie d’une conférence. Un raid de police, des coups de crosse, des battues jusque dans les rues adjacentes. Au moins quinze arrestations, et le bureau du CDES définitivement fermé par les autorités.
Depuis plusieurs mois, cette scène se répète. Régulièrement. Au Caire, à Alexandrie, à Louxor, les ONG sont prises pour cible. Plus ou moins violemment. Plus ou moins sournoisement aussi. «Tous les jours, pratiquement, des personnes critiques à l'égard du gouvernement sont arrêtées et placées en détention. Ce pourrait être le prélude à un mouvement de répression plus important sur les ONG», a réagi violemment Hassiba Hadj Sahraoui, adjointe au Moyen-Orient d'Amnesty International, au lendemain des arrestations.
«Plan.» Lundi, c'est Human Rights Watch qui a été refoulée à l'aéroport du Caire. «Nous venions en Egypte pour publier un rapport sérieux sur des sujets graves qui nécessitent la plus grande attention de la part du gouvernement égyptien», a expliqué Kenneth Roth, directeur de HRW évoquant leur enquête accablante pour les autorités égyptiennes sur la mort, il y a un an, le 14 août, au Caire, de 817 m