Mohamed al-Souissi a été tué mardi à Tripoli. Une victime de plus dans les combats entre brigades rivales pour le contrôle de la capitale qui sévissent depuis le 13 juillet et qui ont fait plus d’une centaine de morts. Sauf que Al-Souissi était colonel et chef de la police de Tripoli. Jusqu’à présent, l’assassinat ciblé d’officiers de sécurité ou de représentants judiciaires était l’apanage de la Cyrénaïque, dans l’est du pays.
Mohamed al-Souissi avait tenté de reprendre la situation sécuritaire en main. Quelques jours avant son assassinat, il avait demandé aux policiers de retourner dans la rue pour faire leur travail. Ces derniers préféraient rester chez eux car ils se savent sous-armés pour s’interposer entre les groupes armés des villes de Misrata et de Zintan, qui se livrent bataille dans les faubourgs de Tripoli. Mohamed al-Souissi avait pris position dans les conflits qui gangrènent le pays. Il avait apporté son soutien à un ancien général, Khalifa Haftar, qui avait lancé illégalement l’«opération Dignité» pour se débarrasser des islamistes à Benghazi. A Tripoli, le colonel de police était connu pour son opposition aux groupes armés de Misrata et leurs alliés fondamentalistes.
Hémorragie. Les accusations se sont donc rapidement tournées vers les Misratis. Cependant, selon des informations obtenues par Libération, les blessures de la victime ne corroborent pas l'hypothèse d'un attentat ciblé. Le colonel a reçu quatre balles,