Les armes occidentales commencent à arriver aux combattants kurdes. Américaines (lire ci-dessus) mais aussi britanniques et maintenant françaises, allemandes, tchèques, bientôt italiennes. A défaut de se mettre d'accord, mardi, sur une position commune, l'Union européenne a laissé chaque Etat membre libre de son choix et les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Huit se retrouveront à Bruxelles pour une réunion d'urgence sur l'Irak, comme le souhaitait Laurent Fabius qui, sur ce dossier, a été en première ligne. Parti dès ce week-end à Bagdad, puis à Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan, il a pressé pour une telle décision au côté de son homologue italienne, Francesca Mogherini, dont le pays préside l'Union ce semestre.
C'est pourtant hier matin seulement, plusieurs heures après Londres, que l'Elysée a annoncé «acheminer des armes dans les heures qui viennent afin de répondre aux besoins urgents exprimés par les autorités régionales du Kurdistan, en accord avec Bagdad». Le communiqué n'en rappelle pas moins - en évoquant l'entretien téléphonique, jeudi, entre François Hollande et Massoud Barzani, le leader kurde irakien - que déjà depuis plusieurs jours, des «dispositions avaient été prises pour soutenir la capacité opérationnelle des forces engagées contre l'Etat islamique». «Il est évident que des hommes et du matériel sont déjà sur place», précise un ancien de la DGSE, expert de ce genre de situations.