La propension des jihadistes de l'Etat islamique à inonder les réseaux sociaux de leurs photographies, l'un des principaux outils de propagande du mouvement, n'est plus à démontrer. Parmi les poses les plus couramment adoptées par les jihadistes, l'index droit pointé vers le ciel semble jouir d'une popularité certaine ces dernières semaines.
(Des membres de l'Etat islamique. Twitter. DR)
Quel sens donner à ce doigt levé au ciel – qui n'a évidemment rien à voir avec les célébrations des joueurs de basket ou le «au-dessus-c'est-le-soleil» cher aux dieudonnistes ?
Pour Romain Caillet, chercheur à l'Institut français du Proche-Orient (Ifpo) basé à Beyrouth et historien spécialiste du salafisme contemporain, ce doigt pointé n'est pas lié à une mouvance islamiste particulière mais réfère au geste traditionnel effectué par la plupart des musulmans au moment de prononcer leur chahâda, la profession de foi dans l'Islam, l'index dressé symbolisant l'unicité d'Allah.
«On peut retrouver des utilisations de ce geste dans un sens militant à la première intifada de 1987, note Romain Caillet. Des combattants du Hamas n'hésitaient pas à faire face aux soldats israëliens, index droit vers le ciel, et pierre dans l'autre main. Depuis, on retrouve ce geste dans tous les conflits à connotation islamique.»
«A l'origine ce n'est