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Libération
Décryptage

Irak : la riposte militaire consacrée par l'Eglise

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Au cours du XXe siècle, l'Eglise s'est traditionnellement opposée à la guerre. La situation des chrétiens d’Orient bouscule son discours.
Le patriarche de l'Eglise chaldéenne Louis Sako, le 9 août, à Nadjaf, en Irak. (Photo Haidar Hamdani. AFP)
publié le 14 août 2014 à 15h06

L'Eglise catholique sur le sentier de la guerre? Ces derniers jours, en France et à l'étranger, plusieurs voix d'importants responsables catholiques se sont faites entendre pour légitimer l'usage de la force contre les djihadistes de l'Etat islamique. Le porte-parole de la Conférence des évêques de France, Mgr Bernard Podvin, a déclaré mercredi sur Europe 1 que l'usage de la force était «tout à fait fondé».

L'observateur du Saint-Siège auprès des Nations unies, Mgr Silvano Tomasi, a apporté un appui net le week-end dernier sur Radio Vatican aux frappes décidées par Barack Obama, en estimant que l'aide humanitaire est nécessaire mais pas uniquement : «Peut-être que l'action militaire est nécessaire.» L'évêque irakien d'Amadiyah, Mgr Rabban al Qas, avait demandé sur la même antenne l'aide de «l'aviation» américaine, «pour ne pas laisser le loup s'introduire dans le troupeau pour tuer, dévorer, détruire».

L'urgence de la situation irakienne et la dramatique question des chrétiens d'Orient bousculent, de fait, l'opposition traditionnelle de l'Eglise, au cours du XXe siècle, à la guerre. En 2003, Jean Paul II avait en effet formulé un niet catégorique à l'intervention en Irak. L'année dernière, le pape François, très pacifiste et adversa