C’était un rebondissement impensable dans la campagne pour la présidentielle d’octobre au Brésil. Quel sera l’impact de la mort tragique du candidat socialiste Eduardo Campos, tué à 49 ans, avec six autres personnes, dans le crash de l’avion privé qui s’est écrasé mercredi près de São Paulo ?
Alors que le pays est encore sous le choc, la question est sur toutes les lèvres. Une seule certitude pour l’instant : le drame rend imprévisible un scrutin qui s’annonçait déjà difficile pour la présidente, Dilma Rousseff (Parti des travailleurs, PT), en lice pour un second mandat dans un contexte économique morose. Avec 8% des intentions de vote, Eduardo Campos était en troisième place dans les sondages, derrière «Dilma», en baisse mais toujours en tête avec 36%, et le sénateur de centre droit Aécio Neves (20%), du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB).
Troisième voie. Unanimement salué comme une figure «prometteuse», Campos était le petit-fils et héritier politique de Miguel Arraes, grand leader de la gauche brésilienne. Le jeune président du Parti socialiste brésilien (PSB) n'en était pas moins un pragmatique, favorable à l'économie de marché. Sous ses deux mandats de gouverneur, le Pernambouc, dans le Nordeste, a prospéré et les homicides y ont fortement diminué.
Ami personnel de l’ex-président Lula (2003-2010), dont il fut ministre, Eduardo Campos avait ensuite rompu avec sa protégée, Dilma Rousseff. Lula aura tenté en vain de le dissu