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Libération

Le verrou Al-Maliki a sauté, les combats continuent

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Isolé, l’intransigeant Premier ministre cède son poste à Haïdar al-Abadi qui a un mois pour former un gouvernement.
par Claire Bargelès
publié le 15 août 2014 à 19h46

Après plusieurs jours de lutte pour rester au pouvoir, le Premier ministre irakien sortant Nouri al-Maliki a finalement renoncé à un troisième mandat et a cédé son siège au chiite Haïdar al-Abadi soutenu par la communauté internationale. «J'annonce devant vous le retrait de ma candidature au profit du frère Haïdar al-Abadi», a-t-il annoncé jeudi soir lors d'une allocution télévisée. Il a, en outre, fait part de ses efforts afin de «faciliter la formation d'un nouveau cabinet».

Plainte. Son départ, souhaité par la communauté internationale, ne fut pas chose facile. Depuis que le président irakien, Fouad Massoum, a désigné son successeur lundi, Nouri al-Maliki s'est accroché à son poste, portant plainte auprès de la Cour fédérale en reprochant à ses rivaux de violer la Constitution. Mais rien n'y a fait, et l'ancien Premier ministre, décrié pour sa politique autoritaire au cours de ses huit années au pouvoir, a vu ses différents alliés l'abandonner. Que ce soient les Américains ou les Iraniens, qui avaient aidé son accession au pouvoir en 2006, ou bien les membres de sa propre coalition chiite Dawa, Al-Maliki a perdu tous ses soutiens.

Ces derniers lui reprochent notamment sa politique d’exclusion de la minorité sunnite, ce qui a pu favoriser la fragilisation du pays et l’enracinement des jihadistes de l’Etat islamique (EI) dans le nord du pays. Même l’ayatollah Ali al-Sistani, la plus haute autorité religieuse du pays, a d