«La violence existe déjà car les gens ne comprennent pas, et il y a beaucoup de désinformation»,
confiait, vendredi, Marie-Paule Kieny, directrice générale adjointe de l'OMS, qui revenait, pour Libération, sur la lutte contre le virus Ebola, responsable à ce jour de 1 145 morts (dernier bilan de l'OMS). Depuis, la tension est montée d'un cran. Dans la nuit de samedi à dimanche, à Monrovia, capitale du Liberia, plusieurs jeunes hommes armés de gourdins ont attaqué un centre d'isolement. Lors de l'assaut, dix-sept des malades pris en charge par ce centre se sont enfuis, «tous testés positifs à l'Ebola», selon George Williams, secrétaire général du personnel de santé au Liberia.
D'après des témoins, les assaillants ont fracturé les portes, avant de piller les lieux, en criant «il n'y a pas d'Ebola», ainsi que des mots hostiles à l'encontre de la présidente libérienne. Difficile, pour le moment, de savoir si les malades ont fui par peur de l'attaque ou par opportunisme. Ici, comme dans la plupart des régions infectées, les mesures de quarantaine sont très mal acceptées par les populations. Par refus de croire au danger, mais aussi par crainte.
«Les malades ont l'impression que l'endroit dans lequel on les envoie pour être hospitalisés est un mouroir, avec des conditions d'hygiène absolument abominables, note Marie-Paule Kieny de l'OMS. Du coup, ils ne viennent pas ou rentrent chez eux.» Samedi, trois autres contaminés avaient é