Début février 2011, de jeunes internautes et des clercs chiites appellent à soutenir la révolution égyptienne et à manifester pour la démocratisation du royaume. Le 14 février est choisi comme jour de colère : les manifestations sont réprimées dans le sang. Le lendemain, partis d’opposition, groupes de jeunes et grévistes viennent, à l’imitation de la place Tahrir au Caire, occuper la place de la Perle. Celle-ci est pourtant loin d’avoir le caractère de centralité de Tahrir. Le Pearl Roundabout est un large rond-point en contrebas d’une sortie du périphérique nord, permettant d’accéder au centre ancien de Manama. Au milieu de la pelouse, un monument d’une trentaine de mètres, inauguré en 1981, figure une perle (autrefois la richesse de l’archipel) portée par six sabres - ou six voiles de boutres -, représentant les six Etats du Conseil de coopération du Golfe. Pour le reste, l’environnement est ingrat : des palmiers étiques, des parkings et des entrepôts, un centre commercial, trois tours d’habitation. L’intérêt principal de la Perle, c’est surtout sa grande accessibilité à partir des villages et quartiers chiites des périphéries de Manama.
«Ni sunnite ni chiite - juste Bahreïni !»
Le golfe Persique n’a pas été épargné par les printemps arabes. Les monarques ont tenté d’acheter la paix sociale en ouvrant les vannes de la manne pétrolière : une politique du chéquier qui n’a rien calmé à Bahreïn. Dans ce royaume de 1,4 million d’habitants, d