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Libération
Reportage

A Ferguson, «on est comme en guerre, c'est de la folie»

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Ferguson, le chaudron américaindossier
Alors que le calme tarde à revenir, les débordements attribués aux forces de l'ordre après la mort de Michael Brown, le 9 août, nourrissent un débat sur la démilitarisation de la police.
Samedi soir à Ferguson. (Photo Lucas Jackson. Reuters)
publié le 18 août 2014 à 18h33

Les deux véhicules blindés sont plantés au milieu du centre commercial, pas loin du Burger King. Tout autour, des dizaines de voitures de police sont garées les unes à côté des autres, protégées par un cordon jaune qui bloque l'accès. «On est comme en guerre, c'est de la folie, dit Denny, qui sort du supermarché, on ne peut pas vivre comme cela. Qu'est-ce qu'ils vont faire maintenant ? Tirer à l'artillerie lourde contre la foule devant les caméras de télévision ? Il y a l'Irak, l'Ukraine et maintenant il y a Ferguson…»

Masque à gaz

Depuis plusieurs jours maintenant, les forces de l'ordre ont établi leur quartier général à ciel ouvert, au sud de West Florissant Avenue, où se sont déroulées la plupart des manifestations après la mort de Michael Brown. Et lundi matin, l'arrivée annoncée de renforts de la Garde nationale à Ferguson ne faisait que renforcer le sentiment d'une ville en état de siège. «Cela dépend évidemment de ce qu'ils vont faire, commentait Eric, un jeune venu nettoyer les dégâts de la nuit, mais jusqu'à présent, les autorités ont principalement eu recours à la force contre des manifestants largement pacifiques. Ce n'est pas rassurant. Il faut arrêter ceux qui pillent mais il faut aussi essayer de faire revenir le calme. On est plutôt mal partis.»

Les débordements attribués aux forces de l'ordre à Ferguson ont de fait nourri un nouveau débat sur la démilitarisation de la police. Dimanche soir, ce sont encore des hommes en tenue militaire et