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Décryptage

Irak : pourquoi le barrage de Mossoul est un enjeu stratégique

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Les forces kurdes, aidées par l’aviation américaine, ont repris dimanche le plus grand barrage d’Irak aux jihadistes de l’Etat islamique.
Le barrage de Mossoul, en octobre 2007. (Photo Ahmad Al-Rubaye. AFP)
publié le 18 août 2014 à 13h30
(mis à jour le 18 août 2014 à 13h30)

Le barrage de Mossoul est devenu l'objet d'un bras de fer entre les jihadistes de l'Etat islamique (EI) et les forces kurdes. Pris par les premiers le 7 août, l'édifice semble être en passe d'être repris par les Kurdes, aidés par l'aviation américaine. 

Les forces kurdes avaient lancé samedi une offensive pour reprendre le contrôle de ce barrage qui fournit de l’eau et de l’électricité à la majeure partie de la région. Les Etats-Unis ont appuyé l’offensive kurde en menant 23 frappes en deux jours qui ont détruit ou endommagé une vingtaine de véhicules militaires et un poste de contrôle de l’EI. 

Dimanche, le Pentagone a diffusé des images montrant des frappes américaines près du barrage :

Un peu plus tard, un responsable du principal parti kurde irakien annonçait que le barrage de Mossoul avait été «complètement libéré». D'autres informations font état d'une reprise partielle du barrage, côté est, et de combats encore en cours.

L’un des 4 plus grands du Moyen-Orient

Au-delà du symbole militaire, la reprise du barrage était d’une importante stratégique majeure, ce qui explique les moyens déployés par les Américains. Situé sur le Tigre à 50 km en amont de Mossoul, dans une zone revendiquée par les Kurdes, ce barrage hydroélectrique haut de 120 mètres est le plus grand du pays et l’un des quatre plus grands du Moyen-Orient. Construit par Saddam Hussein dans les années 1980, il était destiné à symboliser la puissance du régime. Le «barrage Saddam» est cependant un colosse fragile. Edifié sur un sol sablonneux et instable, ses fondations menacent de s’effondrer. Aussi faut-il régulièrement combler les cavités souterraines qui apparaissent pour éviter la catastrophe. Si le barrage cédait, une vague de 20 mètres envahirait les zones en aval et entraînerait des inondations le long du Tigre jusqu’à Bagdad, selon les projections des Américains. E