Des policiers harnachés comme pour la guerre, armés de lance-grenades et de fusils d'assaut, perchés sur des blindés… Les images en provenance de Ferguson ont soudain révélé au monde l'impressionnante militarisation de la police américaine, jusque dans les provinces les plus retirées, mais aussi la superposition de forces qui ne communiquent pas toujours au mieux. Pour tenter de ramener le calme, le gouverneur du Missouri a ordonné lundi le déploiement d'une troupe supplémentaire, la Garde nationale, qui - contrairement à ce que suggère son nom - relève de chacun des 50 Etats américains. «Cette décision d'envoyer la Garde nationale est très surprenante et inquiétante pour les manifestants, décrypte Tom Nolan, vétéran de la police de Boston, aujourd'hui professeur à l'université de Plattsburgh, à New York. Les gardes nationaux sont des soldats qui n'ont aucune expérience du contrôle de la foule ou des émeutes urbaines. On se souvient encore de leur intervention dans l'Ohio, en 1970, quand ils avaient tué quatre étudiants qui protestaient contre la guerre du Vietnam. Aujourd'hui, beaucoup des soldats de la Garde nationale sont des vétérans d'Irak ou d'Afghanistan, leur entraînement est militaire. Il y a eu des pilleurs à Ferguson, mais ils n'étaient qu'une centaine et les forces de police étaient largement assez nombreuses pour y faire face. J'ai peur qu'on soit dans la surréaction.»
Cigarillos. Les premières forces de pol