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«On ne se convertit pas au yézidisme, on l’est ou on ne l’est pas»

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Des yézidis racontent l’histoire et les rites de leur religion, et leur émotion face à la violence subie par leur communauté en Irak.
Des manifestants en soutien au yézidis et aux chrétiens, symbolisés par le caractère arabe «ن», le 13 août à Paris. (Photo Bertrand Guay. AFP)
publié le 19 août 2014 à 13h29

Discrets, ils sont méconnus du grand public. Du jour au lendemain, avec l'avancée des jihadistes qui les a jetés sur les routes d'Irak, les yézidis se sont retrouvés sur le devant de la scène médiatique. Les islamistes n'ont aucune considération pour ce courant religieux persécuté depuis des siècles, quand judaïsme et christianisme restent parfois tolérés. Nombreux, dans la communauté yézidie, parlent de «génocide» à leur encontre. Libération a contacté plusieurs d'entre eux établis en France, qui témoignent de l'histoire et des rites de leur religion, et racontent leur émotion face à la violence subie par leur communauté en Irak.

Le nombre de yézidis est estimé entre 700 000 et 1 million dans le monde. En France, les yézidis seraient environ 6 000, selon Safir Safayan, président de l'Union des yézidis en France, au micro de RFI. Ils sont bien plus nombreux en Allemagne,  notamment depuis le mouvement de migration des Kurdes dans les années 1980. Les chiffres officiels avancent 50 000 personnes. L'émigration des yézidis en Europe est ancienne, elle est attestée depuis le XIIe siècle.

Anthony Chanon a 24 ans. Le jeune Kurde-syrien, étudiant en droit à Paris, a créé l'Association des yézidis de France le 7 août dernier. Il est très remonté par les récents événements en Irak. «Les yézidis subissent un génocide pour la 73e fois, à p