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Libération
Places au peuple (11/15)

Téhéran, révolution 2.0

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De Tahrir en 2011 à Tiananmen en 1989 en passant par l’Hôtel de Ville au temps de la Commune, Libération raconte, durant trois semaines, ces lieux devenus symboles, où les citoyens ont défié les autorités au nom de la démocratie et des libertés individuelles. Aujourd’hui : Téhéran
Capture d'écran de la vidéo postée sur YouTube, montrant Neda Agha Soltan à l'agonie, après s'être fait tirée dessus lors des manifestations à Téhéran, le 20 juin 2009. (AFP)
par Masih Alinejad, Journaliste et écrivaine
publié le 19 août 2014 à 18h06

En 2009, une coalition s’est formée autour de Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, qui représentaient les éléments religieux modérés face à Mahmoud Ahmadinejad et à ses alliés au sein des Gardiens de la révolution islamique (IRGC) et de la milice islamiste bassidji.

Ahmadinejad était supposé l’emporter facilement mais, alors que la campagne électorale progressait, il devint évident, au bout d’un mois, que quelque chose était en train de se passer. Un jour après l’annonce du résultat de l’élection présidentielle donnant Ahmadinejad vainqueur, des centaines de milliers de personnes envahirent les rues de Téhéran pour protester. Le peuple voulait du changement.

La foule se mit à scander un slogan simple et percutant : «Où est mon vote ?» Au début, ni les autorités ni les manifestants ne prirent la mesure de ce qui était en train de devenir la «révolution verte». La foule semblait grisée, les forces de sécurité comme sidérées par le plus grand mouvement de contestation de ces trente dernières années. Une fois le choc passé, le gouvernement lâcha les Gardiens de la révolution, des unités de bassidjis et des forces paramilitaires en civil sur les manifestants. Des milliers d'entre eux furent tabassés, des centaines, arrêtés, et quelques-uns, tués par des snipers.

Le 18 juin, six jours après le vote, Ali Khamenei prononça un sermon qui annulait les revendications des protestataires et validait le résultat des élections. Alors que la mobilisation militaire allait bon train,