«Je n'aurais jamais imaginé en arriver là, dit Du Yufeng qui avoue des origines sociales très politiquement correctes.» Une mère «ouvrière modèle de l'industrie légère» morte à la tâche, un père ancien combattant de la guerre de Corée, un mari policier. Naguère directrice du personnel d'une entreprise dans sa ville natale de Guangyuan (province du Sichuan), puis fondatrice d'un jardin d'enfants privé qui lui valut d'être décorée «professeur émérite», rien ne semblait destiner Du Yufeng à devenir un poil à gratter de la société. Aujourd'hui pourtant, elle propose de fomenter rien moins qu'une «révolution pour la libération des animaux».
«Un tiers des 1,3 milliard de Chinois mange du chien et du chat, et chaque année des millions de ces animaux sont sauvagement tués pour être cuisinés», déplore l'indignée, aujourd'hui directrice à Guangyuan du «Centre de protection animale de la fraternité universelle».
A coups d'affiches, de prospectus, d'actions militantes, elle mène cette semaine-là sa guerre contre les dévoreurs de chiens à 800 km de chez elle, à Yulin (province du Guangxi). Chaque année, en juin, s'y déroule une «fête de la viande de chien». Le «meilleur ami de l'homme» est la vedette culinaire de ce festival «traditionnel» qui attire de nombreux gastronomes des environs. Des milliers de spécimens de tous poils sont accommodés avec des litchis et une sauce locale poivrée. Pour Du et les nombreux activis