Pour dévastatrice qu'elle soit, l'annonce, mercredi, de l'exécution du journaliste américain James Foley par ses ravisseurs de l'Etat islamique (EI) ne constitue en rien une surprise. Dès lors que les Etats-Unis s'engageaient à nouveau en Irak, il était inévitable que l'organisation exerce rapidement vengeance et représailles en frappant d'abord ceux qui sont totalement à sa merci : les otages. La mort du reporter a fait l'objet d'une mise en scène dramatiquement soignée (lire ci-contre).
«Mécréants». Mise ensuite en ligne, comme la plupart des atrocités perpétrées par les groupes jihadistes opérant en Syrie et en Irak, la décapitation est systématiquement utilisée par ces mêmes groupes lorsqu'ils exécutent leurs prisonniers. Elle se justifie, à leurs yeux, par la sourate 8, verset 12 du Coran, qui recommande, afin de «jeter l'effroi dans les cœurs des mécréants», qu'ils soient frappés «au-dessus des cous […]». Premier journaliste occidental à être capturé en Syrie - le 22 novembre 2012 -, James Foley n'avait pas été kidnappé par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), puisque cette formation n'existait pas encore. Ce n'est que le 9 avril 2013 que cette organisation, née du regroupement de six groupes islamistes irakiens en 2006, s'est projetée sur le théâtre syrien.
Le reporter doit en réalité sa capture à une autre formation de la rébellion syrienne, probablement le Front al-Nusra, la branche officielle d