«Qu'est-ce que le socialisme du XXIe siècle ?», ou encore «Citez les cinq grands axes du Programme de la patrie 2014-2019.» Petits exemples de la cinquantaine de questions de «culture générale» posées aux prétendants à un poste dans l'entreprise de téléphonie publique Cantv au Venezuela. D'après Igor Lira, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de la téléphonie (Fetratel), il s'agit d'un test à fort contenu idéologique : «Il n'y a aucune question qui aborde l'histoire du Venezuela et des institutions publiques avant l'arrivée au pouvoir, en 1999, de Chávez», militaire, putschiste, puis charismatique président de 1999 à sa mort, en mars 2013. Le syndicaliste assure que le test est destiné à discriminer politiquement les employés : «Le mérite, les années d'expérience, cela ne compte pas si vous répondez mal à une question. A propos du coup d'Etat raté par Chávez en 1992, il faut par exemple parler de "rébellion civico-militaire", sinon, vous risquez votre promotion.»
Ingénieur à Cantv, José Miguel vient d'être muté dans la capitale : «Je n'ai pas été choqué par le questionnaire dans son ensemble, parce qu'il me paraît normal de connaître les institutions de son pays. Mais j'ai préféré ne pas répondre aux questions gênantes pour ne pas avoir de problèmes. Heureusement que je connaissais le nom du principal journaliste de la chaîne d'Etat, VTV !» De son côté, la direction de Cantv ne souhait