La guerre ne fait pas que des malheureux en Israël. Certains en profitent bien, comme l'industrie militaire, qui engrange les commandes, et les fabricants de «migouniot», ces bunkers mobiles qui sont devenus hypertendance dans une zone de 40 kilomètres autour de la bande de Gaza. Le mot migounit (migouniot au pluriel) est dérivé du terme hébraïque migoun («protection»). Imaginez un abribus sans fenêtre et entièrement recouvert de béton. Pour y entrer, il faut emprunter un petit couloir en colimaçon censé empêcher les éclats de roquettes de pénétrer à l'intérieur. C'est lugubre, mais ça sauve des vies.
A Sdérot, la ville israélienne la plus touchée par les roquettes, on trouve une migounit publique tous les vingt mètres, puisque les habitants ne disposent que de quinze secondes pour se mettre à l’abri entre le déclenchement de la sirène et l’impact de la roquette. La plupart sont bien entretenues, voire décorées. Mais beaucoup sentent la pisse. Des SDF les ont confondues avec des vespasiennes. En principe, le ministère de la Défense, chargé de la protection de la population, installe des migouniot là où il le juge nécessaire. Mais il ne le fait pas toujours à bon escient. Voire pas du tout, lorsqu’il s’agit de quartiers défavorisés de villes en développement et de villages bédouins du désert du Néguev.
Pour pallier cette carence, les particuliers qui ne peuvent pas s’offrir un «vrai» bunker enterré ou une pièce sécurisée, telle qu’on en trouve obligat