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Libération

Le Mexique met fin au train d’enfer des migrants centraméricains

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publié le 24 août 2014 à 21h36

«La Bête» rugit encore, mais plus pour longtemps. Les migrants centraméricains qui parcourent le Mexique sur le toit de la Bestia, le train de marchandises qui relie le sud du Chiapas à la frontière américaine, devront bientôt chercher un autre moyen de transport. Le gouvernement mexicain veut «mettre de l'ordre» dans cette route migratoire ferroviaire, empruntée chaque année au péril de leur vie par des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants. «La Bestia est un train de marchandises, pas de passagers», affirmait il y a quelques jours le ministre de l'Intérieur, Miguel Angel Osorio Chong. Des opérations policières visant à empêcher les migrants de monter sur les wagons seront bientôt lancées. «Nous ne pouvons plus permettre tous ces risques, toutes ces vies perdues sans que personne ne fasse rien», a-t-il insisté.

Depuis vingt ans, les migrants réalisent ce voyage périlleux. Sur le «train de la mort», autre surnom de la Bestia, ils subissent la chaleur, le froid, la soif. Ils s'exposent aux déraillements, aux attaques de criminels qui les séquestrent ou les forcent à travailler pour eux, dans le trafic de drogue notamment. Mais ce que ces passagers de fortune craignent par-dessus tout lors de ces longs trajets, c'est le sommeil, qui peut les faire basculer sur les voies. Ces accidents, fréquents, se soldent, au minimum, par la mutilation des dormeurs ou par leur mort. Cette Bestia, qu'ils décrivent comme un monstre à l'humeur