Moscou, flanqué de son satellite biélorusse, bloque l’adoption pour 2015 du budget de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Une organisation née des accords d’Helsinki en 1975 pour amorcer un dialogue Est-Ouest et qui est actuellement le seul observateur neutre présent dans l’est de l’Ukraine. Vladimir Poutine veut se débarrasser de ce bébé de la guerre froide, dont il est mécontent, parce qu’il le juge orienté vers les seuls intérêts occidentaux. Pour le Kremlin, pas question donc de revoir à la hausse sa contribution annuelle, extrêmement modeste (4% du budget total), alors que les Etats-Unis et l’Allemagne, principaux contributeurs qui participent à hauteur de 13% et 11%, réclament depuis des années un coup de pouce significatif de leur «partenaire de l’Est». L’Europe en crise, France, Italie et Espagne en tête, voudrait bien également que les rois du gaz et du pétrole, de Bakou à Astana, mettent clairement la main au porte-monnaie. Mais pas de chèque en or à l’horizon donc pour cette organisation, qui craint désormais pour son avenir, tout en se posant de sérieuses questions sur sa raison d’être.
Vladimir Poutine, qui voudrait qu'elle se contente de gérer la popote post-conflit dans les Balkans, gèle aussi toute augmentation du budget alloué aux observateurs pour les élections, ainsi qu'à la représentante pour la liberté des médias, la Bosnienne Dunja Mijatovic, jugée incontrôlable. «Or est-ce qu'on a encore besoin d'avoir 600 personnes a