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Portrait

L . Jinny est-il devenu «John le jihadiste»?

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L’ex-rappeur britannique est suspecté d’être un des bourreaux du journaliste américain James Foley, exécuté par l’Etat islamique.
publié le 26 août 2014 à 19h56

Casquette, queue-de-cheval et bouc naissant, Abdel-Majid Abdel Bary avait pour nom de scène L. Jinny ou Lyricist Jinn. Ce Britannique de 23 ans est alors un rappeur en vogue, apprécié des adolescents, dont les titres sont même diffusés sur la radio BBC. Il enregistre également plusieurs clips vidéo. Une carrière d’artiste prometteuse qu’il délaisse subitement à l’été 2013. Au contact d’un prédicateur nommé Anjem Choudary, le jeune homme bascule alors brutalement. Une radicalisation nourrie de l’écœurement envers les interventions du gouvernement britannique lors des guerres d’Irak et d’Afghanistan, expliquent ses amis.

Abdel-Majid Abdel Bary quitte la maison familiale, estimée à 1 million de livres (environ 1,2 million d'euros), du très chic quartier londonien de Maida Vale où il vit depuis dix ans avec sa mère Raja, et rejoint d'autres jihadistes en Syrie. Avant de partir, il aurait déclaré à ses proches qu'il «quittait tout par amour pour Allah», selon le Daily Mail, qui lui consacrait un article en décembre. L'ancien rappeur apparaît quelques jours plus tard sur son compte Twitter le visage caché, vêtu d'une veste de treillis, un fusil d'assaut à la main. La légende de la photo indique «Soldat d'Allah», accompagné du message suivant : «Je veux me venger de l'Occident mécréant.»

Abdel-Majid Abdel Bary se trouve désormais dans le viseur des services de renseignements britanniques et américains. Ces derniers ont affirmé avoir identifié le bo