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Le Liban prépare une loi inédite au Moyen-Orient contre les mariages précoces

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Les mariages précoces aboutissent souvent à la déscolarisation et à des grossesses parfois mortelles.
Les montagnes de la Bekaa, dans l'est du Liban, près de la frontière syrienne, région où ont lieu de nombreux mariages précoces (Photo Joseph Barrak. AFP)
par AFP
publié le 26 août 2014 à 17h27

A 13 ans, Samiha a quitté l'école et la pièce qu'elle partageait avec dix personnes, près de Baalbek dans l'est du Liban pour s'installer sous une tente avec son mari. C'est son père qui a décidé du mariage avec un vitrier de 41 ans, originaire comme eux de la région de Qoussair, au centre de la Syrie. «Je n'ai rien ressenti, je n'avais pas le choix», dit-elle. «Le premier soir quand je l'ai suivi dans la chambre j'étais terrorisée, je n'arrivais pas à bouger».

Cette nuit-là, sans avoir jamais entendu parler de sexualité, elle est tombée enceinte. «Je suis malheureuse mais je dois accepter cette vie», explique cette jolie blonde aux yeux verts, âgée aujourd'hui de 15 ans et déjà deux fois maman.

Pour lutter contre ces unions précoces, phénomène largement aggravé par l'afflux de réfugiés syriens, le Liban prépare une loi unique dans le monde arabe. «Nous avons rédigé le premier projet qui règlemente le mariage des mineurs», explique à l'AFP Me Fadi Karam, le secrétaire général de la Commission nationale de la femme libanaise (CNFL), l'institution officielle des droits de la femme au Liban.

Dans ce petit pays aux 18 communautés, ce sont les tribunaux religieux et non civils qui régissent le statut personnel et définissent l'âge de nubilité de leurs fidèles. Pour les musulmans, il est de 18 ans chez les garçons et de 14 à 17 ans chez les filles. Pour les chrétiens, l'âge varie entre 16 et 18 ans ch