Scènes de guerre à l’université de Dakar : Bassirou Faye, étudiant en première année de mathématiques, a été tué par un policier, le 14 août, d’une balle dans la tête. Le drame s’est produit sur le campus de l’Université cheikh Anta Diop (Ucad). Des agents de la brigade anti-émeute ont réprimé une manifestation en tirant à balles réelles, jusque dans les couloirs de la cité universitaire. Les étudiants, exaspérés, réclamaient le versement de leurs maigres bourses (35 000 francs CFA par mois, soit 54 euros), qu’ils n’ont pas perçues depuis octobre 2013. Des dizaines de jeunes ont été blessés, certains paralysés à vie, après avoir sauté par les fenêtres pour échapper aux brutalités policières.
La colère gronde encore sur les campus. Dans les villes de Thiès, Ziguinchor et Saint-Louis, les étudiants ont déclaré une grève illimitée et réclamé la démission des ministres de l'Intérieur et de l'Enseignement supérieur. Ils étaient plus de 3 000 à s'être déplacés dimanche pour l'inhumation de Bassirou Faye, considéré comme un «martyr». Son nom va rester dans les annales des violences policières, récurrentes au Sénégal, face à un mouvement qui «manifeste lui aussi violemment pour des questions matérielles», note un professeur d'économie.
La mort du jeune étudiant en maths s'inscrit aussi, très lourdement, au passif du chef de l'Etat, Macky Sall. Ce dernier avait promis avant son élection en 2012 une «rupture» avec les pratiques du régime précédent, mené par le