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portrait

Jose Antonio Vargas, Pulitzer sans papiers

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Philippin d'origine, ce célèbre journaliste dénonce l'absurdité américaine qui tolère les illégaux sans les régulariser.
Jose Antonio Vargas. (Greg Kahn / GRAIN)
publié le 28 août 2014 à 18h06

Pour lieu de rendez-vous, il a choisi bien sûr le temple du journalisme : le Newseum, énorme musée dédié aux médias en plein centre de Washington. Jose Antonio Vargas est un sans-papiers, que les policiers américains de l'immigration pourraient arrêter et expulser à tout instant et qui a d'ailleurs passé, début juillet, quelques heures en prison au Texas. Mais le voilà à la cafétéria du Newseum qui parle fort et à toute vitesse, des contradictions de sa vie ou de la présidence Obama. Comme pour tasser dans notre heure de rendez-vous un maximum d'informations. Jose Antonio Vargas n'est pas seulement un «illégal», un mot qu'il déteste et combat de toute son énergie, il est aussi une star du journalisme américain, récompensé en 2008 par un prix Pulitzer pour les articles du Washington Post sur la tuerie de Virginia Tech. «Pour moi, le journalisme a été une façon de valider mon existence, explique-t-il. Au lycée, après avoir découvert que j'étais sans papiers, je me suis dit : "Si mon nom est imprimé dans le journal, c'est bien la meilleure façon de montrer à ce pays que j'existe !"» Sa vie est aussi devenue son sujet, de journalisme et de lutte. Dans un documentaire diffusé sur CNN, José Antonio Vargas raconte comment il a quitté les Philippines à 12 ans, envoyé par sa mère chez ses grands-parents installés en Californie, avec la promesse de le rejoindre au plus vite. Vingt ans plus tard, il n'a revu sa mère que grâce à Skype, une séquence particulièr