La guerre fait rage au cœur de l'Europe et que font les Européens ? A 3 000 kilomètres de Paris, les forces russes, masquées et démasquées, sont en train d'envahir et dépecer un nouveau morceau de l'Ukraine, notre «partenaire», et que disent nos diplomates en chef ? «Ma préoccupation majeure, c'est la Libye où la confusion est totale», a expliqué jeudi François Hollande à ses ambassadeurs réunis à l'Elysée. Puisque la Libye est le problème «majeur», en toute bonne logique, la France livre actuellement des armes aux Kurdes d'Irak… Et l'Ukraine ? «S'il est avéré que des soldats russes sont présents sur le sol ukrainien, ce serait intolérable et inacceptable», a osé François Hollande, ce jeudi. Mais comment rendre «avéré» pour le président français ce fait que les Ukrainiens dénoncent depuis des semaines déjà ?
Angela Merkel était seule samedi à Kiev pour promettre un ersatz de plan Marshall de 500 millions d'euros aux Ukrainiens. Pourquoi pas un vrai plan européen, ou, au minimum, une démarche franco-allemande pour formuler clairement que les agissements russes en Ukraine sont absolument intolérables et ne pourront que nuire gravement à Moscou lui-même ? Pourquoi l'Union européenne a-t-elle aujourd'hui une mission d'observation des trafics douaniers à la frontière moldavo-ukrainienne (la mission EUBAM, en place depuis 2005) et une autre mission d'observation des frontières géorgiennes (EUMM, depuis 2008), mais rien à la frontière ukr