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TRIBUNE

Pour les Rohingyas de Birmanie : partir ou mourir

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par Célestine Foucher, Coordinatrice de l’association Info Birmanie
publié le 28 août 2014 à 18h26

En Birmanie, les violences contre la minorité musulmane rohingya se sont transformées en attaques systématiques, et une politique nationale de discrimination, de persécution et de destruction a été mise en place par les autorités et les extrémistes locaux. Un grand nombre d’éléments inquiétants constituent des signes avant-coureurs de génocide dans l’ouest du pays. L’avenir des Rohingyas semble se limiter à deux choix : partir ou mourir.

Les violences ethniques, les incendies d’habitations et les rhétoriques haineuses continuent en toute impunité.

Le gouvernement nie catégoriquement l’existence des Rohingyas et s’appuie sur le climat actuel de racisme et sur les extrémistes bouddhistes pour soutenir les lois discriminatoires que ces derniers proposent. Si certains moines extrémistes ont clairement intégré une logique de nettoyage ethnique, c’est avant tout aux partisans du régime militaire autoritaire que les troubles semblent profiter. Les conditions de vie des Rohingyas s’apparentent aujourd’hui à celles de prisonniers : ils doivent obtenir des autorisations pour se déplacer et se marier ; leur nombre d’enfants est limité et leur accès à l’école presque impossible ; ils ne peuvent pas travailler librement et n’ont pas accès aux besoins de première nécessité. Ils se retrouvent prisonniers dans leurs propres villages ou dans des camps de déplacés que tout semble assimiler à de véritables camps de concentration.

En janvier, des bouddhistes extrémistes ont accusé les organisation