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Libération

Quatre Français prêts à «mourir pour les valeurs de la Russie»

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Des ultranationalistes ont rejoint spontanément les prorusses dans le Donbass.
publié le 28 août 2014 à 20h16

Ils s'appellent Victor, Guillaume, Michael et Nikola («Nikola avec un k, pas Nicolas», dit ce Franco-Serbe né en France). Ils ont 25 et 26 ans. Et ils sont venus mourir pour Donetsk. «Pour Donetsk, peut-être pas. Mais ce sont les valeurs que défend cette ville, les valeurs que défend la Russie, qui méritent que l'on meure pour elles, lance bravache Victor, l'idéologue du groupe. Entre le consumérisme occidental et les traditions de l'Est, nous avons fait un choix, poursuit l'homme à la moustache fournie. Nous sommes des nationalistes avec un zeste de socialisme révolutionnaire.» Logés dans une caserne au nord de la ville, les quatre hommes portent le treillis français qu'ils ont pris avec eux et le ruban de Saint-Georges, orange et brun, un vieux symbole tsariste devenu le signe de reconnaissance des soldats de la république autoproclamée de Donetsk, la DNR. Les AK 74, ils les ont reçus à leur arrivée il y a une semaine.

En juin, ils s'étaient rendus à Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie, pour voir comment ils pouvaient «venir aider le Donbass». Il leur a fallu deux mois pour réaliser leur projet. Lassés des difficultés administratives, trois d'entre eux sont passés par Kiev et le dernier par la Russie. «Vous l'écrirez, hein, que la Russie ne nous a pas aidés.» C'est pourtant dans un bataillon dirigé par un Russe donnant ses ordres depuis la Russie, dans le bataillon Vostok («Est», en russe) qu'on les retrouve. Ce