Ne pas succomber aux «hiboux». Six mois après sa fulgurante ascension au pouvoir, son triomphe aux élections européennes (le Parti démocrate a obtenu près de 41% des voix) et sa lune de miel qui se poursuit avec l'opinion publique, Matteo Renzi a désormais une obsession : repousser les gufi, c'est-à-dire les oiseaux de mauvais augures, qui lui prédisent l'échec de sa méthode faite d'audace, d'annonces de réformes à l'emporte-pièce et d'omniprésence médiatique. «Les hiboux, ce sont tous ceux qui critiquent l'Italie et espèrent que le pays ne s'en sorte pas», a ainsi dénoncé le jeune président du Conseil, allant jusqu'à détailler : «Il y a les hiboux intellectuels, les hiboux grincheux, les hiboux divinatoires […] mais il faut en finir avec ce climat de résignation. Les citoyens ont encore envie d'y croire. Et moi, je ne recule pas d'un millimètre.»
L'approbation, mi-août, en première lecture par le Sénat, d'une réforme constitutionnelle prévoyant la fin du bicaméralisme intégral et donc, a priori, une plus grande efficacité politique, a été saluée comme une victoire fondamentale. D'autant que Renzi a dû vaincre l'obstruction forcenée de la Ligue du Nord, du Mouvement Cinq Etoiles (M5S), mais aussi de dissidents du Parti démocrate qui dénoncent une réforme de type «autoritaire». «Personne ne pourra plus arrêter le changement», s'est félicité Renzi. Reste que ce succès n'a pu être engrangé qu'avec l'appui de Berlusconi et que la réfor