Libéral affirmé, pro-européen convaincu et pragmatique avant tout, il est le premier représentant d’une ex-démocratie populaire à occuper un poste d’un tel niveau. «Je viens d’un pays qui croit profondément à ce que signifie l’Europe, et la situation autour de l’Europe a changé de manière considérable, d’où notre besoin de personnes expérimentées», a déclaré le Premier ministre polonais, Donald Tusk, peu après l’annonce de sa nomination à la tête du Conseil européen. A 57 ans, il incarne un double symbole. Celui d’une Europe qui gagne par son dynamisme économique et surtout celui d’une Union désireuse d’affirmer une politique étrangère commune plus décidée, notamment envers une Russie à nouveau menaçante.
Air frais. Issu de la minorité kachoube (des slaves de la région de Gdansk), parfait germanophone et russophone, il a pour seul handicap dans sa fonction de ne pas parler le français et de manier un anglais pour le moins rudimentaire. «I shall polish my english», a-t-il promis avec humour jouant sur l'homophonie du verbe «polir» et du qualificatif polonais en anglais.
Sa success story est celle d'un pays qui, il y a encore sept ans, avant sa première victoire aux législatives, semblait condamné à subir le populisme nationaliste des très eurosceptiques jumeaux Kaczynski. L'arrivée du Parti libéral fut une bouffée d'air frais, relançant une économie qui malgré la crise financière a vu son essor se poursuivre. Réaliste, il tenta de normaliser les rela