C’est sa première grande sortie à l’étranger, et elle va durer cinq jours. Ce voyage du Premier ministre indien, Narendra Modi, au Japon, qui a débuté samedi, est l’un des signes qui attestent de l’importance du rendez-vous entre les deux géants d’Asie. Face à l’expansionnisme et à la militarisation de la Chine, Tokyo et New Delhi affichent des inquiétudes et des intérêts communs.
Pourquoi cette visite ?
Depuis son élection en mai, Narendra Modi a indiqué qu'il réserverait son premier voyage au Japon dirigé par Shinzo Abe. Les deux représentent une droite nationaliste et décomplexée et entretiennent des relations amicales depuis plusieurs années. «Outre la volonté de dynamiser leurs économies, analyse Jean-Luc Racine, vice-président de l'institut Asia Centre, les gouvernements Abe et Modi partagent un certain nationalisme qui impose de ne pas trop se faire marcher sur les pieds par Pékin, tout en évitant d'isoler les Chinois.» Par le passé, Modi s'est rendu à de nombreuses reprises à Tokyo. Abe, de son côté, est un «ami» de longue date de l'Inde. En 2007, lors de son premier passage à la tête du gouvernement, il avait livré un discours fleuve indo-enthousiaste sur «la liberté et la plus grande démocratie du monde» devant un Parlement indien tout ouïe. «Modi hérite d'une relation bien établie entre les deux pays, poursuit Jean-Luc Racine. Les liens sont solides, comme en témoigne la visite à