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Analyse

Ukraine : la menace d’une nouvelle amputation

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Moscou a évoqué la création d’un Etat dans l’est du pays, alors que les prorusses contre-attaquent.
Les zones où les prorusses sont actifs en Ukraine. (Ide pour Libération)
publié le 31 août 2014 à 18h46

Vladimir Poutine a joué carte sur table, évoquant dimanche pour la première fois «un statut étatique afin de protéger les intérêts légitimes des personnes qui […] vivent» dans les régions de l'est de l'Ukraine, où s'affrontent loyalistes et rebelles prorusses. Jusqu'ici le Kremlin n'exigeait de Kiev qu'une autonomie plus large pour ces régions et une fédéralisation de l'Ukraine. C'est donc un nouveau pas dans l'escalade de la part de Moscou qui intervient toujours plus directement afin d'aider les rebelles séparatistes qui semblaient, il y a encore une semaine, perdre du terrain face à l'offensive de l'armée ukrainienne.

Pont. Après avoir repris l'initiative ces derniers jours, les séparatistes prorusses ont dit se préparer à une nouvelle grande offensive contre les forces gouvernementales, visant particulièrement le port stratégique de Marioupol, à près de 100 km au sud de leur bastion de Donetsk. «Nous y entrerons dans un avenir proche», a prévenu le «Premier ministre» de l'autoproclamée république populaire de Donetsk (DNR), Alexandre Zakhartchenko. L'objectif des rebelles semble clairement être la création d'une continuité territoriale avec la Crimée, annexée par Moscou en février, qui sans cela ne pourrait être directement reliée à la Russie que par un pont - très coûteux - au-dessus du détroit de Kertch.

Invité samedi à Bruxelles pour s'exprimer au début du sommet européen (lire pages 6-7), le président ukr